Centre Régional des Lettres

Festival Les Boréales 2013

Concours de nouvelles 2013-2014

GéoCulture – La France vue par les écrivains


http://lafrancevueparlesecrivains.fr/basse-normandie
Application disponible sur iPhone et Android.

Festivals et salons du livre en Basse-Normandie, agenda 2013

Style display Colonne 2

Normannia

normanniaLa Bibliothèque Numérique Normande
Proposé par le Centre Régional des Lettres de Basse Normandie
www.normannia.info

Livre/echange

Histoire de Bulles – Jean-Blaise Djian

Histoire de Bulles - Jean-Blaise Djian

 

Téléchargez Livre/échange n°62 au format PDF

Télécharger PDF

Disparition de Pierre Silvain

12 novembre 2009.

L’écrivain Pierre Silvain est décédé le 30 octobre à l’âge de 83 ans. Né au Maroc, il partageait son temps entre Cabourg et Paris avec sa compagne la poète Claire Malroux. Auteur prolixe, Pierre Silvain était grand lecteur de Proust (Le Côté de Balbec, éditions L’Escampette), de Jouve (Passage de la morte, éditions L’Escampette)… La beauté et l’exigence de ses textes, la délicatesse de son écriture toujours extrêmement maîtrisée, son érudition faisaient de lui un écrivain magnifique et discret à la fois. Julien Letrouvé, colporteur (Verdier, 2007) publié chez Verdier résonne encore dans les mémoires de ses lecteurs. En 2009, il avait publié Assise devant la mer chez Verdier. Il avait répondu il y a quelques mois au questionnaire de Proust pour la revue du CRL, Livre/Echange.

Votre vertu préférée ? L’effacement pour ne pas être pris en défaut.

Le principal trait de votre caractère ? L’opiniâtreté pour aboutir à un résultat et le désintérêt pour ce résultat quand il est atteint.

Votre occupation préférée ? Rêver à la réalité pour se dispenser de la vivre.

Votre rêve de bonheur ? Ne pas avoir à le rêver pour le garder à portée de la main.

Quel serait votre plus grand malheur ? L’impossibilité pour moi de pouvoir en trouver un moindre.

À part vous-même qui voudriez-vous être ? Mon double pour ne pas me perdre de vue et me rappeler à l’ordre au besoin.

Où aimeriez-vous vivre ? Nulle part ailleurs que la où je suis pour la raison que tout autre « ailleurs » est un leurre.

Vos auteurs favoris en prose ? Pierre Loti pour le goût du travestissement et du secret, Marcel Jouhandeau pour des motifs inverses, l’ascèse et l’impudicité.

Vos poètes préférés ? Supervielle pour ses profondeurs abyssales sous la petite musique des mots.

Vos héros dans la fiction ? Sarrasine, de Balzac, pour son indécidable nature d’homme ou de femme et ses métamorphoses.

Vos héroïnes favorites dans la fiction ? Sarrasine, pour ce qui est dit ci-dessus.

Vos compositeurs préférés ? Vinteuil, pour la « petite phrase » de sa sonate et Saint-Saëns pour la lui avoir inspirée.

Vos peintres préférés ? Les peintres de l’ancienne Chine, pour leurs fourmis humaines dans la vastitude des paysages.

Vos héros / héroïnes dans la vie réelle ? Pour autant qu’ils se prêtent aux jeux de l’imagination, des hommes anonymes dans la rue.

Ce que vous détestez par-dessus tout ? Pour ne pas avoir de détestation préférée, je coche au hasard dans la liste établie par Roland Barthes : les soirées avec des gens que je ne connais pas.

Le don de la nature que vous voudriez avoir ? Le mimétisme pour des commodités qui sont plus qu’évidentes.

Comment aimeriez-vous mourir ? Comme si ce devait être une corvée qu’on expédie pour n’avoir plus à y penser.

L’état présent de votre esprit ? L’acceptation de mes limites pour me prémunir contre des prétentions déraisonnables.

La faute qui vous inspire le plus d’indulgence ? La faute d’orthographe, pour l’écrivain de génie.

Votre devise ? Ni plus ni moins.

Propos recueillis par Nathalie Colleville
livre/échange n°33/février 2006

Les commentaires sont fermés.