Les éditions Fais-moi signe ! à Caen
23 juillet 2010.
Nouvel acte dans la vie de la compagnie caennaise, le Théâtre du Signe : l’édition de livres pour et sur le jeune public. Première scène au printemps avec la parution de La Petite Histoire du grand début.
Sensible aux écritures, la petite équipe du Théâtre du signe l’était depuis longtemps. « Notre projet était articulé autour des écritures croisées, pas seulement l’écriture dramatique mais aussi celle sur plateau, celle de l’image et de l’espace, la composition musicale… », explique Sylvie Robe, responsable de la compagnie, comédienne, metteur en scène et auteure. Créée à Caen en 1991, la compagnie a fait des enfants son public de prédilection et sa préoccupation première. « Je me suis vite rendu compte que l’écriture était pour moi liée à l’enfance. Mes personnages sont souvent des enfants ou bien des personnes âgées d’ailleurs… Ou encore des adultes en manque d’enfance qui n’arrivent pas toujours à trouver leur place d’adulte. Je souhaitais vraiment m’adresser aux enfants et j’ai moi-même était profondément touchée par certains spectacles pour enfants. Le théâtre est un lieu de signes. Et j’aime cette idée de donner des signes : proposer sans imposer pour laisser à chacun la possibilité d’interpréter, de se l’approprier. » Tandis que l’idée de créer une maison d’édition fait son chemin, l’Ensemble de Basse-Normandie lui commande les textes de L’Arbre à musique ou les aventures de Séraphine, un livre CD pour le jeune public. Sylvie Robe est séduite par l’aventure. « Je souhaitais renouveler l’expérience. Mais j’avais ce projet de maison d’édition en tête depuis longtemps parce que l’écrit a toujours été important pour moi. En 2009, j’ai écrit La Petite Histoire du grand début, un projet en partenariat avec Culture à l’hôpital. » C’est ce projet qui donnera l’occasion à la compagnie de franchir le pas : les éditions Fais-moi signe ! ont été créées en 2010 pour la sortie de l’ouvrage : un livre CD, écrit et chanté par Sylvie Robe, illustré par Stéhanie Dallant. « Je voulais quelque chose de pétillant pour la petite enfance d’où cette mise en page très, très colorée. C’est mon premier texte écrit pour les tous petits. »
Avec un objectif de trois parutions par an, tout en poursuivant les activités de théâtre et de médiation, l’association du signe a créé un emploi grâce au dispositif CAE Passerelle. Caroline Lavarde a donc rejoint Sylvie Robe, Marco Bataille-Testu (co-responsable, metteur en scène et comédien) et Cathy Basley (chargée de diffusion et de médiation). « Nous voulons aussi créer et développer de l’emploi, des activités et des partenariats. » La concrétisation du projet a notamment été permise par l’aide du Fonds social européen pour les micro-projets. L’association du signe est par ailleurs accompagnée par le Marche-Pied, une structure caennaise qui accompagne artistes et structures dans les secteurs administratif, juridique et financier.
À travers trois collections, les éditions Fais-moi signe ! proposeront des livres pour et sur l’enfance. « Quelles sont les questions que l’on peut mettre à l’épreuve du livre comme du théâtre. Très tôt, on demande aux enfants d’apprendre, de savoir que c’est comme ci ou comme ça. Mais on peut aussi leur montrer que c’est comme ci et comme ça, dire la possibilité des choses, essayer d’ouvrir leur horizon, proposer sans imposer là encore. Finalement, c’est une démarche similaire à celle sur le plateau. » Mais Sylvie Robe entend bien aussi recevoir des propositions. « J’aimerais que la maison puisse servir de caisse de résonance à des thématiques, croiser des thématiques, des univers. Nous avons aussi très fortement envie de travailler avec des auteurs et des illustrateurs d’ailleurs, hors de France, tisser des liens, des rencontres. Nous donner de l’espace et rendre nos frontières plus mouvantes, plus poreuses. » Le prochain ouvrage, derrière le très poétique titre J’ai brûlé mon nom d’enfance et je suis partie, parlera d’ailleurs de frontières, humaines ou géopolitiques, réelles ou virtuelles. « J’ai demandé à Céline Azorin, illustratrice à Caen, de s’emparer de cette question-là, de nous faire une proposition plastique. » Si La Petite Histoire du grand début s’inscrit dans la collection de CD « Écoute voir », deux autres collections sont déjà programmées : « “Enjeu” nous permettra de présenter des textes plus réflexifs autour de la relation de l’enfance à l’art et aux écritures, en donnant la parole à des artistes qui travaillent pour ou à partir de l’enfance. La collection “Ça me regarde” répond à notre envie d’interroger le livre-objet, cette double relation qui nous lie au livre, car lui aussi nous regarde ! Et dire “Ça me regarde” c’est dire aussi “Ça m’intéresse”. » A suivre !
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