Salon Pouchkine à Hérouville Saint-Clair
25 janvier 2012.Au Salon Pouchkine, vit une autre Russie. Littéraire, contemporaine, réjouissante et… délicieuse. On peut y lire, boire un thé ou déjeuner, apprendre le russe… et acheter ses livres !
Ici la carte des thés invite au voyage : le thé des tsars, la chambre de Raspoutine, le voyageur des steppes, les rives de la Volga… Voyage pour lequel les hôtes du Salon Pouchkine sauront aussi vous conseiller les livres à emporter. La création du Salon Pouchkine est déjà une aventure en soi pour Oxana Charlot et Olga Goueslard ! En novembre 2010, lorsqu’Oxana Charlot a franchi le pas de la librairie Pages à Hérouville Saint-Clair, son propriétaire, Alain Vivier, songeait plutôt à mettre la clé sous la porte. Les vitrines sont masquées, l’amplitude horaire n’est plus la même… « C’était difficile pour moi de voir une librairie ainsi », se souvient Oxana Charlot. Traductrice et interprète pour le russe, elle n’a pas de travail alors. Elle propose son aide à Alain Vivier. Mais très vite le coup de main devient amitié et travail. « Soit la librairie disparaissait, soit on continuait. » Davantage sceptique, Olga Goueslard, sa sœur, l’accompagne pourtant dans l’aventure ! « Comment diversifier l’activité pour garder la librairie, tout en formulant une offre autrement ? L’idée des livres d’occasion est venue. Il s’agit aussi pour nous de rendre le système plus souple, plus attrayant et moins dépendant des caprices du marché », explique Oxana Charlot. « Il y a une vie des livres qui ne s’arrêtent pas à la vente. L’investissement de base est moindre. Cela tourne plus vite », complète Olga. Quelques travaux, un peu de mobilier, la constitution d’un fonds de livres d’occasion : le salon de thé librairie ouvre ses portes fin octobre 2011. Il coexiste avec l’activité de la librairie Pages blanches créée par Alain Vivier. « C’est aussi une histoire d’amitié. Nous avons cherché une forme pour faire la transition. Soit je fermais définitivement la librairie, soit je la laissais à quelqu’un en qui j’ai confiance», explique Alain Vivier. La vente des ouvrages d’occasion a même relancé la vente des livres neufs. Connaisseur de la littérature russe –il se rendait régulièrement là-bas–, Alain Vivier proposait déjà des ouvrages traduits ou en langues d’origine. Ce que Oxana Charlot et Olga Goueslard proposent très logiquement.
Elles ont baptisé leur salon Pouchkine : « Pouchkine a su aussi utiliser la langue populaire et la faire entrer dans la littérature. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avait la possibilité d’être un poète intraduisible ! L’esprit du peuple s’est incarné avec Pouchkine », explique Olga Goueslard. « Cela représente l’âge d’or de la littérature russe où il existait un réel bilinguisme dans les milieux cultivés. En Russie, on dit que Pouchkine, c’est notre tout ! Il parlait parfaitement français.» Une référence toute symbolique pour les deux sœurs natives de Saint-Pétersbourg. Journaliste, philologue, Olga est arrivée à Caen il y a 13 ans. Philologue, enseignante du français, traductrice et interprète, Oxana, elle, a rejoint sa sœur en 2007. « Les livres, c’est la passion d’une vie. La seule chose que nous promenions à travers de kilomètres, de Saint-Pétersbourg à Caen, ce ne sont pas nos meubles ni nos affaires, mais notre bibliothèque », sourit Olga. « Cela fait partie de nous. »
Librairie Pouchkine10 place de l’Horloge 14200 Hérouville Saint-Clair
02 31 44 42 25
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h. Restauration possible le midi hormis le samedi.
http://salonpouchkine.wordpress.com